dimanche 23 mai 2010

8 - Beverly Hills, Love and Lust


нαριтяє 8 : єνєηтƒυєνєηιηפ

~xXx~

Song : What Goes Around...Comes Around – Justin Timberlake

http[:]//www[.]youtube[.]com/watch?v=mbnbWvj0nK8

~xXx~

Je m'extirpai avec soulagement du taxi qui m'avait conduit jusqu'à Sunset. Le chauffeur n'avait pas arrêté de me reluquer à travers son rétroviseur. Cela m'avait mis affreusement mal à l'aise. Mais à quoi devais-je m'attendre habillée de la sorte ? J'avais laissé la robe en cuir au placard, optant plutôt pour une mini-jupe en cuir, un bustier noir et les cuissardes achetées avec Alice.

Evidemment, je savais que je me mettais une nouvelle fois en danger en endossant mon costume de prostituée. Mais comment obtenir des réponses autrement ? On ne me dirait rien en tant que Bella Swan, la gentille fille, fraîchement débarquée de Forks. Si je voulais entrer dans ce monde, il fallait bien y appartenir… ou du moins le feindre !

Sunset en plein jour rendait tout autrement. C'était une rue comme une autre. Des touristes, des gens pressés, des retraités et des putes… beaucoup moins que la veille.

J'avais l'impression de faire tâche mais je ne me laissais pas démonter pour autant. Je repérai une de mes 'consœurs' et me dirigeai rapidement vers elle. Elle me dévisagea de la tête aux pieds.

« Salut ! »

« Désolée je partage pas ! Trouve-toi un autre endroit pétasse ! » Cracha-t-elle aussitôt.

« Oh… euh nan… Je… j'ai déjà un emplacement. » Je tentais de rattraper le coup. Si je me faisais rembarrer à chaque fois, ça n'allait pas le faire. « J'ai rendez-vous avec une amie. Renée Swan ça te parle ? C'est une ancienne ? »

Une ancienne… ou peut-être une retraitée !

« Crois-moi ma petite, je connais beaucoup d'anciennes et aucune ne porte un nom aussi ringard que Renée ! C'est anti-sexe ! »

Je commençais vraiment à croire qu'elle avait raccroché son tablier… ou qu'elle avait vraiment changé de nom. Et si c'était le cas, j'allais une nouvelle fois devoir repartir de zéro ou presque.

J'étais sur le point de dégainer la photo de ma mère mais mon interlocutrice s'avança vers une voiture qui venait de s'arrêter. Elle échangea quelques mots avec le chauffeur et grimpa dans le véhicule.

On ne se décourage pas Bella et on continue !

Je repérai presque aussitôt une nouvelle cible et m'empressai de marcher jusqu'à elle. Il ne fallait pas que je tourne autour du pot.

« Salut ! Est-ce que tu connais cette femme ? » Lui demandai-je en lui mettant le cliché sous le nez.

Elle regarda la photo quelques secondes.

« Jamais vu ! » Fit-elle simplement.

Je la remerciai et continuai mon chemin.

Au bout d'une heure et quelques kilomètres, j'avais interrogé une bonne vingtaine de prostituées. Sans résultat.

Je commençais à fatiguer et songeai sérieusement à m'arrêter pour aujourd'hui. Puis, j'en vis une autre juste devant moi. Une petite dernière pour la route.

"Hé !" La hélai-je. Elle se retourna et me toisa.

"Les putes de luxe c'est pas ici !" Me lança-t-elle de sa voix éraillée.

Wow pute de luxe ! J'avais pris du grade en une journée ! Devais-je me sentir flattée ? Non, définitivement non !

Je me dépêchai de lui montrer la photo avant qu'elle ne me file elle aussi entre les doigts.

"Cette femme, vous l'avez déjà vu quelque part ?"

Elle jeta à son tour un rapide coup d'œil, plissa ses lèvres peintes en orange puis secoua la tête.

"Non. En même temps on voit tellement de monde passer ici. C'est une collègue ?"

"Euh... Il semblerait."Hésitai-je.

Une voiture s'arrêta à notre hauteur et je m'empressai de m'éloigner.

"Ce sera quoi pour toi mon beau ?" L'entendis-je susurrer.

"Avec toi que dalle, je veux ta copine."

Oh bordel, et c'est reparti...

La voiture avança jusqu'à moi et le type m'adressa la parole.

"C'est combien ?"

"Je... C'est ma pause !" M'écriai-je en accélérant mes pas.

"Oh dommage, pour une fois qu'on avait du frais..." Il me dépassa et partit tenter sa chance auprès d'une autre fille.

Si ma carrière de barmaid ne décollait pas je savais ca qu'il me restait à faire.

Tandis que je me morfondais encore en pensant à ce nouvel échec, je vis soudain sortir un couple d'un des hôtels et mon sang se glaça aussitôt.

Edward Cullen fier comme un paon, tenait par la taille une grande femme blonde d'une quarantaine d'années. J'eus envie de vomir en songeant que j'avais une nouvelle fois failli coucher avec cet espèce de dingue ! Le doute n'était plus permis désormais. Il vendait son corps à des femmes, de préférence blondes et d'une certaine prestance.

Je tournai les talons et fis demi-tour lorsque je reconnus sa voix m'appeler par mon prénom.

"Isabella !"

Je l'ignorai mais il me rattrapa rapidement. Sa main saisit mon bras et il me tira vers lui.

Il portait une chemise blanche dont le col avait été relevé et qui faisait ressortir son teint délicieusement hâlé. J'imaginai que le jean noir qu'il portait sublimait ses fesses parfaites...

"Isabella, qu'est-ce que tu fous encore ici ?" Il était furieux, ses yeux lançaient des éclairs.

"C'est Belinda ! Pas Isabella, ducon ! Qu'est-ce que ça peut te foutre ! T'as peur d'avoir de la concurrence ? Tu tapes dans les mecs aussi ?"

Il leva les yeux au ciel avant de m'engueuler. "Rentre tes griffes de chatte en chaleur et fous le camps! Je t'ai déjà dit que c'était pas un endroit pour toi !"

"De chatte en chaleur ? C'est bien ce que tu as dit ? Tu te fous de moi, Monsieur-je-me-contente-pas-de-baiser-mes-clientes !"

Il raffermit sa prise et me rapprocha de lui. "Dégage ! C'est une question de sécurité !"

"Je ne t'ai pas demandé de me protéger Cullen !"

Après ma nouvelle déconvenue je crevai d'envie de me barrer de ce quartier dégueulasse mais je ne pouvais maintenant me résoudre à lui obéir.

Je cherchai une solution et ne pris pas garde à la photo que je tenais encore dans ma main. Elle tomba soudain sur le trottoir et je m'empressai de la ramasser.

Hélas, Cullen fut plus rapide que moi.

"Qui est-ce ?" Me demanda-t-il en observant le visage de Renée.

"Ça ne te regarde pas ! Rends la moi !"

"Pas avant que tu me dises de qui il s'agit."

"Tu sais quoi, va te faire foutre !" M'écriai-je excédée, paniquée, au bord de la crise de nerfs.

Je le bousculai non sans avoir violemment tiré sur la photo. Un coin du papier glacé resta dans sa main mais je ne m'en émus pas. Je filai en courant vers les frontières de Sunset pour échapper à ce nouveau désastre et me retrouver en sécurité.

La chance n'était décidément pas avec moi. Mon séjour ici allait rapidement tourner court. J'imaginai la tête d'Alice lorsque je lui annoncerai dans quelques jours que je partais.

o*o*o*o*o*o*o

"Non Tom ! Nooooooon c'est pas un déguisement !"

La voix de mon amie traversa le double-vitrage des fenêtres. J'attendais qu'elle m'ouvre mais en vain, elle devait être aux prises du joli cadeau que Rosalie nous avait laissé en partant.

Je finis par rentrer et tombai sur le gosse perché sur son beau canapé design, un foulard Hermès noué sur la tête et un soutien-gorge autour du cou.

Mais comment Alice avait-elle fait pour se laisser déborder à ce point ?

"Alice ?" L'appelai-je. "Où es-tu ?"

"Oh mon dieu !" L'entendis-je gémir.

Je rentrai dans son dressing devenu en l'espace d'une demi-journée un vrai champ de bataille.

"Mais... mais enfin il s'est passé quoi ici ?"

Ses accessoires dégueulaient des tiroirs, sa penderie avait l'air d'avoir subi une déflagration, sans parler de son meuble à chaussures...

"Il... Il en a eu assez de la télé... Il m'a demandé si j'avais des trucs cools dans ma maison..." Pleurnicha-t-elle.

Je craignis le pire.

"Mon dressing est le truc le plus cool du quartier, non ?" Continua-t-elle. "Alors je lui ai montré et il a voulu voir les trucs colorés de plus près... J'aurai dû me méfier bordel ! Mais j'ai pensé que Rosalie en bonne californienne l'avait initié aux... aux belles choses !"

"Mais Alice, c'est un gosse !" M'exclamai-je encore hallucinée par la naïveté de mon amie.

"Il a voulu se déguiser ! Un truc de pirate !" Elle se prit la tête dans les mains.

"Allez je vais t'aider à ranger. Commence, j'arrive !"

Je la laissai au milieu de son bazar et retournai dans le salon.

"Tom ? viens un peu par là !" Lui lançai-je en me montrant le plus sévère possible. Le gamin s'éjecta du canapé et bondit vers moi.

"Tu es déguisée toi aussi ?" Me demanda-t-il en regardant ma tenue.

"Euh... ! "

Merde...

"Tu aimes les crêpes, Tom ?"

"Oh voui, maman elle veut jamais m'en faire, elle dit que c'est pas bon pour les fesses !"

Pourquoi est-ce que ça ne m'étonnait pas...

"Bien. On enlève nos déguisements et on fait des crêpes ? Ça te va ?"

Il parut réfléchir quelques secondes. "Okay !" Trancha-t-il enfin.

Je soufflai. Trop facile !

Alice avait vraiment un problème avec les mômes ! Elle devait franchement m'en vouloir de l'avoir laissé seule avec ce spécimen.

Je me dirigeai à nouveau vers le dressing pour lui annoncer le deal. Avec un peu de chance sa détresse l'aurait empêché de voir les fringues que je portais...

« Merci Bella ! » Soupira-t-elle en se laissant tomber sur son lit. « Tu me sauves la vie ! J'étais au bord du suicide ! Je te jure que Rosalie va m'entendre ! »

« Bon… je vais m'occuper du Razmocket qui squatte ton salon… Ça va aller pour le rangement ? » M'enquis-je ?

Elle se redressa. « Je préfère ranger que de devoir affronter cette terreur sur pattes une nouvelles fois ! » S'exclama-t-elle.

J'étais sur le point de sortir de sa chambre lorsqu'elle m'interpella.

« Isabella Marie Swan ! »

Eh merde…

« Oui ? » Fis-je innocemment après m'être retournée.

« Toi tu es retournée à Sunset ! » Déclara-t-elle sûre d'elle.

« Quoi ? Mais nan ! Pourquoi tu dis ça ? » Me défendis-je alors que je savais très bien que c'était peine perdue.

« Mais bien sûr ! Prends-moi pour une bille ! Les cuissardes c'est pour tailler les rosiers peut-être ? »

« Des crêpes ! Des crêpes ! Des crêpes ! » La petite voix de Tom nous parvint depuis le salon.

« On en reparlera plus tard ! File t'occuper du gosse ! »

Sauvée par le gong !

-xXx-

Après avoir retiré mes immondes bottes et débarrassé Tom de son déguisement, j'enchainais sur la préparation des crêpes. Le petit attendait impatiemment que je lui serve la première tout en zieutant le pot de Nutella.

Je lui en préparais une dizaine qu'il engloutit sans ciller. Il s'en mis cependant partout un passage vers la salle de bain était plus que nécessaire.

Il resta étonnement calme alors que je le débarbouillais. Alice n'avait décidemment pas la fibre maternelle.

Au moment où nous sortions de la salle de bain, quelqu'un frappa à la porte. Alice ne devait pas l'avoir entendu depuis son dressing. Je décidai alors d'ouvrir à sa place. Elle ne m'en voudrait probablement pas.

« Salut Bella ! »

Rosalie entra dans l'appartement. Elle semblait vraiment speed.

« Bon sang ! J'ai passé une journée de dingue. Je ne pensais pas que mon rendez-vous me prendrait autant de temps ! Ça s'est bien passé ? »

« Euh… Si on veut… »

« Quoi il n'était pas sage ? » S'enquit-elle.

« Euh… »

Elle ne me laissa pas le temps de répondre. « Où est Alice ? » Demanda-t-elle.

« Dans son dressing… elle range suite au passage de la tornade Tom ! »

« Oh merde… ça craint ! »

« Plutôt oui… Elle est furax ! Pour ça… et parce que tu ne lui as rien dit pour Tom… Si tu veux un conseil, barre-toi avant qu'elle te choppe ! »

« Ouais t'as raison ! Merci Bella. » Elle posa son regard sur le petit. « Allez viens Tom, on rentre ! »

Lorsqu'ils furent partis tous les deux, j'allais rejoindre Alice dans son coin de Paradis qui reprenait forme tout doucement. C'était à mon tour maintenant de m'éclipser sans avoir à donner d'explications.

« Où est le gamin ? » Demanda-t-elle alors qu'elle était en train de classer ses strings par couleur.

« Rosalie est passée le récupérer. »

« QUOI ? » s'écria-t-elle. « La salope ! Elle s'est barrée sans explication ! Je te promets qu'elle ne va pas s'en sortir comme ça ! »

Je n'avais aucun doute là-dessus. Je n'avais fait que retarder la sentence de Rosalie.

« Bon Alice, j'y vais… Je dois me préparer pour bosser… »

« Tu ne crois quand même pas sérieusement que je vais te laisser filer ! »

Décidemment, il était quasiment impossible d'échapper à Alice Brandon.

Je soupirai.

« Alice… Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Pour l'instant, je n'ai pas d'autres pistes… Et puis, ce n'est pas comme si je ne t'avais pas prévenu. » Me justifiai-je.

« Je me fais simplement du souci pour toi Bella. »

« Je sais… mais c'est une discussion sans fin… » Concluais-je. « A plus tard Alice. »

Je la gratifiai d'un sourire timide avant de quitter la pièce.

-xXx-

Je n'avais même envie d'imaginer dans quel état j'allais finir mon service. Il y avait foule au bar ce soir là. J'avais presque du mal à atteindre le comptoir à chaque fois que je devais chercher une commande.

« J'en peux plus ! » Lançai-je à Angela.

« Et ce n'est que le début ma belle. »

« Ne me dis pas ça Angie ! J'ai déjà les pieds en compote ! J'ai l'impression de gérer la salle toute seule ! » Désespérai-je.

« C'est vrai ça ! Où est cet imbécile de Newton ? » Demanda-t-elle en scannant la salle du regard.

"Quel con ce mec ! A part faire le boulet à longueur de soirée et draguer des gamines, on peut rien lui demander !" Renchéris-je.

Je m'apprêtai à me noyer à nouveau dans la masse lorsqu'Angela me héla.

"Bella, on a plus de sirop de coco, tu veux pas sur le chemin passer dans la réserve ?"

"No problem !" Lui criai-je en me frayant un passage parmi les clients.

Je servais deux commandes puis tentai de progresser jusqu'à l'autre bout du bar. L'air frais de la réserve me fit du bien et je soufflai quelques secondes avant de chercher la bouteille dont ma collègue avait besoin. Je pressai le bouton de la lumière puis m'arrêtai, surprise d'écouter des bruits étranges. Une sorte de 'ploc' agrémenté de gémissement. Je contournai les rayonnages et fis soudain face à un spectacle à gerber. Newton, le pantalon et le slibard baissé tenait ce que j'imaginai être son pénis et le branlait frénétiquement. J'eus un haut le cœur mais ne pus m'empêcher de guetter le moment où il lâcherait la bête.

"Putain de merde !" Grogna-t-il en m'apercevant.

Il agrippa son pantalon des deux mains pour le remonter et j'eus le temps de voir qu'il était monté comme une souris !

J'éclatai de rire comme il me lançait un regard mauvais. "Quoi ?"

"Et c'est avec ça que tu comptais me faire jouir Newton ! C'est une blague ?"

"Va te faire foutre !" Me répondit-il en finissant de se rebrailler.

Il me bouscula et fondit vers la sortie tandis que je riais encore.

Bon sang, ça m'avait fait un bien fou de rire à gorge déployée. J'avais hâte de raconter ça à Angela. Je sais que ça n'était pas très sympa mais… on parlait de Newton et de son engin de compèt… alors je n'allais pas me gêner. Il m'avait déjà assez fait chier !

J'attrapai une bouteille de sirop de coco et ressortis de la réserve. Le temps de me retourner et je croisai le regard incandescent de Edward-bordel-arrête-de-me –faire-fondre-avec-ce-putain-de-regard-Cullen.

Après l'épisode de cet après-midi, je n'avais aucune envie de me confronter à nouveau à lui. Cela allait forcément se terminer en engueulade. J'avais fini par comprendre que c'était notre seule manière de communiquer… ou presque.

Je m'empressai de me diriger vers le bar, faisant en sorte d'emprunter un chemin me permettant de l'éviter. Mais Cullen réussi à se faufiler dans la foule et je me retrouvai en face de lui malgré ma tentative d'évasion.

« Qu'est-ce que tu veux… encore ? » Soupirai-je.

« Je sais ce que tu cherches ! »

« Tiens donc ! » M'exclamai-je. « Et qu'est-ce que je cherche ô grand gigolo de Sunset ? »

« Très drôle ! » Fit-il sarcastique.

« Je suis une fille pleine d'humeur… Si tu te montrais plus sympa tu aurais pu le constater. » Répliquai-je.

Il me dévisagea. Apparemment, il n'avait pas apprécié ma remarque.

« Bon… sérieusement… » Continuai-je. « Quelle est ta théorie ? »

« Tu es à la recherche de ta mère. »

Je restai bouché bée une fraction de seconde. « Mais… co-comment ? » Balbutiai-je.

« La photo. » Répondit-il simplement.

Décidemment, ce mec m'étonnait de jour en jour. Il était peut-être moins con qu'il n'en avait l'air.

« Laisse-moi t'aider Isabella. »

« Quoi ? » J'étais en pleine hallucination. « Pourquoi tu ferais ça ? »

« Parce que tu n'arriveras à rien toute seule… et je m'en voudrais s'il t'arrivait quelque chose. Je connais ce monde Isabella…»

Je le dévisageai, dubitative.

Je ne savais pas quoi dire. Il m'avait surprise. Est-ce que je pouvais lui faire confiance ? En échange de quoi ?

« Je suppose qu'il y a une contre partie… Tu dois pouvoir y trouver ton compte… Je ne peux pas croire que tu fasses ça juste pour ces raisons-là ! »

« Evidemment Isabella ! Une bonne pipe devrait faire l'affaire. »

« Connard ! » L'insultai-je avant de me détourner de lui.

Mais il me retint par le poignet m'empêchant de m'éloigner.

« Je plaisantai Isabella… Je ne veux rien en échange alors… accepte ! »

Nous nous observâmes un moment, ne décrochant pas nos regards l'un de l'autre. Il y avait dans ses yeux une lueur que je ne lui connaissais pas et qui me poussait à lui faire confiance.

« D'accord. » Finis-je par céder.

Là-dessus, je m'éloignai. Angela devait commencer à s'impatienter.

"Bella, ça va ?"

"Euh ... Oui!" Tentai-je de la rassurer.

J'étais troublée par ce qui venait d'arriver. Le gigolo et mec le plus sexy de la Californie m'avait proposé son aide, il y avait forcément anguille sous roche...Et pourtant… j'avais accepté… j'avais du mal à me suivre par moment… lui aussi d'ailleurs.

Mes pensées furent interrompues par un Emmett déchaîné qui bondit sur le comptoir, un micro à la main.

Alice venait d'arriver près de moi, habillée comme si elle s'apprêtait à assister à la cérémonie des oscars.

Elle tenta de me dire quelque chose mais je ne pus saisir ses propos dans le brouhaha et la musique.

"Mesdames et messieurs ! Mais surtout Mesdames !" Il gratifia les filles en dessous de lui d'un clin d'œil.

"Pour votre plus grand plaisir, et parce que vous êtes vraiment formidables, le patron vous fait son show !"

Wow !

Une clameur s'éleva dans la salle alors que mon boss ouvrait sa chemise sur ses pectoraux d'acier. Il saisit des bouteilles sur le comptoir, un shaker et commença à jongler avec le tout.

Encore un que Tom Cruise avait brillamment inspiré... Mais Emmett se débrouillait bien et ce à quoi il s'adonnait avait de la classe.

Angela s'approcha et hurla dans mes oreilles. "Tu es bonne pour fermer ce soir, sa gonzesse va encore lui péter un scandale !"

La température monta d'un cran à mesure qu'il se déhanchait. La foule se massait près de lui et j'en profitai pour débarrasser les tables désertées.

Emmett continuait son cirque et je me marrai en ramassant les verres et les ramequins de tapas. Je relevai la tête et mon regard tomba soudain au fond de la salle. Sur les banquettes en cuir, Cullen tenait par la taille une belle brune pulpeuse.

La trentaine passée, habillée de façon chic, elle correspondait une nouvelle fois au profil de toutes celles que j'avais déjà vu graviter autour de lui.

Il vit que je l'observai mais détourna rapidement les yeux pour se concentrer sur... sa cliente ?

Je rejoignis le comptoir, le cœur au bord des lèvres. Comment pouvais-je maintenant douter de ses activités professionnelles...

Alice se rua sur moi et me fis signe de regarder à l'entrée du bar. Jasper venait d'entrer en compagnie d'un type aussi canon que lui.

« Le type avec Jasper ! Je le connais ! C'est Paul mon avocat ! » M'apprit Alice.

Je jetai un nouveau coup d'œil vers les deux hommes. Le fameux Paul repéra presque aussitôt Alice et lui fit un signe de la main.

« C'est le moment où jamais ! » S'exclama-t-elle.

Le petit lutin se dirigea vers les deux hommes… évidemment, l'occasion était trop belle. Elle avait flashé sur le Hot Doc' depuis si longtemps déjà. Elle salua son avocat puis porta toute son attention sur Jasper. Si nous étions dans un Manga, mon amie aurait eu de gros cœurs rouges à la place des yeux et sa langue toucherait le sol…

Alice me ferait toujours rire. Elle était unique et j'étais bien contente de l'avoir. J'espérai vraiment qu'elle allait pouvoir avancer avec Jasper ce soir. Elle méritait de trouver quelqu'un de bien… et j'étais certaine qu'il était un type bien.

La porte du bar s'ouvrit soudainement à la volée. Lauren venait d'y entrer et elle mitrailla Emmett du regard. Ça ne sentait pas bon pour lui. J'avais un peu de mal à comprendre ce qu'il pouvait bien faire avec une pouffiasse pareille !

Elle se précipita vers ce dernier. Le pauvre ne l'avait même pas encore remarqué. Il continuait à faire son show, inconscient et joyeux. Lauren bouscula toutes les personnes sur son passage jusqu'à ce qu'elle atteigne le comptoir. Lorsque le regard de mon patron se posa sur elle, il se stoppa net.

Il se dépêcha de descendre alors qu'elle avait déjà commencé à lui gueuler dessus. Angie avait raison… j'allais être bonne pour fermer…

Ne tenant sûrement pas à se donner en spectacle, Emmett tira Lauren jusque dans la réserve pour une dispute sans témoin.

Je me dirigeai alors vers la table d'Alice. Elle venait de me faire des signes… sans aucun doute pour je prenne les commandes.

Je me faufilai à travers la foule jusqu'à ce que j'arrive à leur hauteur. L'avocat d'Alice avait les yeux rivés sur moi.

« Bella, je te présente Paul… » Fit-elle en le désignant. « Et je crois que tu connais déjà Jasper. »

Contre toute attente, le dit-Paul attrapa ma main et l'effleura de ses lèvres. « Ravi de vous rencontrer Bella. »

Evidemment, le rouge me monta presque aussitôt aux joues. J'avais toujours autant de mal à contrôler mes émotions.

« Euh… Je… Moi aussi. » Bafouillai-je.

Bella ou comment passer pour une conne – Acte un million quatre cent mille !

« Je peux prendre vos commandes ? » M'empressai-je de demander, histoire de reprendre un peu de contenance.

Alors qu'ils prenaient leur temps pour faire leur choix, je tentais un coup d'œil discret vers Cullen… Je croisais son regard une fraction de seconde avant qu'il ne le détourne.

Etait-il en train de m'observer ?

Je reportai mon attention sur Jasper et Paul.

"Une pina colada pour moi." Me lança Paul avec un sourire enjôleur.

"C'est un cocktail de filles !" S'écria Alice.

"Et alors ? Je suis un homme sensible ma chérie." Il m'adressa un clin d'oeil.

OK. Il était clair que Paul en avait après mes fesses. Jasper me sourit timidement comme pour s'excuser de l'attitude à peine cachée de son pote. La gêne passée, j'avouai être un peu flattée...

Je ne pus m'empêcher de jeter un coup d'oeil vers une certaine table derrière nous et eus la stupeur d'y voir Edward, les yeux fixés sur nous, les lèvres plissés à la manière de la fois où nous nous étions rencontrés à Sunset.

Serial fucker, colérique, mystérieux... Et monsieur était en plus possessif. Ce type avait tout pour plaire.

Je l'ignorai et finis par rendre son sourire à ce cher Paul.

"Et un martini." Finis par se décider Jasper.

"Très bien messieurs, je cours vous chercher tout ça. Alice, tu continues au champagne ?"

Je me la jouai un peu trop serveuse zélée... Lève le pied Bella !

Alice eut dans les yeux cette étincelle que je ne connaissais que trop bien ; elle venait d'avoir une idée lumineuse.

"Je ne sais pas si c'est raisonnable... Je dois encore conduire après la soirée." Minauda-t-elle l'air de rien.

"Jasper, tu rentres directement ?" Intervins-je."Euh... Normalement."

"Sauf s'il a mieux à faire !" Rigola Paul en lui tapant dans l'épaule.

Alice pâlit immédiatement. Sans doute parce qu'elle imaginait que le 'mieux à faire' ne la concernait pas.

"Si Alice ne tient plus debout, tu la ramèneras ? Je finis tard ce soir."

"Oui pourquoi pas." Me répondit-il nonchalamment.

Paul me fit un nouveau clin d'oeil pour me signifier que j'avais bien manoeuvré à mon tour.

Je les gratifiai d'un sourire et repartis vers le comptoir.

Angela et Mike était débordés, je n'avais plus qu'à préparer moi-même les boissons d'Alice et compagnie...

Je jetai un coup d'oeil à la salle tandis que j'ouvrais une nouvelle bouteille de champagne. Bien sûr, c'est lui que je cherchai...

Quelle ne fut pas ma surprise de ne plus le voir à la table.

Je me concentrai sur la préparation de la pina colada lorsqu'une voix de velours, la sienne, me fit sursauter.

"Tu t'amuses bien Isabella ?" Elle était empreinte cette fois d'une pointe d'amertume.

"Plutôt. Et toi ? Tu as perdu ta sangsue ?"

Il haussa les épaules et s'accouda sur le comptoir.

"L'avocaillon te plaît ?"

Ainsi donc j'avais vu juste...

"En quoi ça te regarde ? Tu baises bien avec n'importe qui !"

"Crois-moi Isabella, les bavards c'est pas un bon plan !"

"Cullen, sois la mémoire t'est revenue et tu as des truc à me dire, soit..."

J'hésitai puis finis par parler. "Soit tu me fous la paix. Une bonne fois pour toute."

Il me regarda intensément et je tournai la tête pour ne pas me laisser hypnotiser.

Puis il partit. Vite.

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POV Edward

Le jeu commençait à devenir dangereux. Pour elle, pour moi… J'avais commencé à jouer et je n'arrivais plus à m'arrêter… Ou étais-je tout simplement sorti du jeu ? La réalité m'avait-elle rattrapé ? La partie aurait dû se terminer après notre partie de jambe en l'air… comme avec toutes les autres…

Sauf que ce n'était pas le cas. J'avais pourtant cru que je pourrais y parvenir. C'était bien parti pour. Mais lorsque je l'avais vu ce soir-là à Sunset, j'avais su que je n'y parviendrais pas. Je ressentais le besoin de la protéger… encore plus maintenant que je connaissais ses plans… Bien sûr, je savais que je prenais des risques en lui proposant mon aide mais il le fallait…

Elle avait beau être une chieuse de première… une putain de chieuse de première même… je ne pouvais pas la laisser s'infiltrer dans cet univers qui n'était pas le sien. Elle ne se rendait pas compte du danger… En l'aidant, je voulais juste la tenir éloigner de ce monde… parce que je ne serai pas toujours là pour la sortir du pétrin.

Je sortie mon iPhone de ma poche et fis défiler le répertoire jusqu'à ce que je tombe sur le contact voulu.

Je portai l'appareil à mon oreille et attendit qu'il réponde.

« Bordel Cullen ! T'as vu l'heure ? Tu fais chier ! » Pesta-t-il après avoir décroché.

« J'ai besoin de tes services Jake… »

« Merde ! Ça pouvait pas attendre demain ! »

« Tu oublies que je vis en grande partie la nuit… »

Il soupira.

« T'as besoin de quoi ? » Finit-il par me demander.

« J'ai besoin d'infos sur la mère d'une… amie. »

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"Hey tout le monde! Eh ben, eh ben... que de questions et de théories! Lol! Nos lectrices ont de l'imagination on dirait! Tu trouve pas So?"

"Hum oui ! Que d'hypothèses ! Mais jusqu'où vont-elles aller ! Merci les filles en tout cas ! Vous nous faites immensément plaisir ! Vous nous boostez à mort !"

"C'est exactement ça! Vous nous boostez... et y a d'autres choses qui nous boostent aussi... Et So?"

"Ouais Ju ?"

"J'ferais bien un p'tit tour à Saigon... Edward... le chinois de l'amant(Tony version 1992 of course… )... toi... moi! Mdr! Bordel je craque! Mais j'arrive pas à me remettre de son coup de rein..."

« On aurait pas dû regarder la télé dimanche soir, Ju... Nan, nan... Tu as vu ce que nos cerveaux imaginent... Le tout dans la moiteur des nuits saigonnaises... Nom d'une bite mais on prend l'avion quand ?"

"Deux bêtes de sexe rien que pour nous deux! Huhuhu! On prend l'avion direct! »

"*remplit frénétiquement ses douze valises* Dis Ju, on appelle Bella ou on se la joue perso sur ce coup-là ?"

"Euh... attends... laisse-moi réfléchir... oh puis merde! On part sans elle! Elle se tape déjà Edward dans toutes les fictions! Faut pas déconner non plus! Elle a droit à une pause! »

"T'as raison, faut pas déconner ! Qu'elle en laisse aux autres un peu ! Allez, on se retrouve à l'aéroport avec Eddy chéri, je suis qu'il y a moyen de commencer un peu dans l'avion..."

"Youhou! C'est parti mon kiki! A la semaine prochaine les gens!"

"Revenez nous en pleine forme dans vos reviews !"

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