mercredi 5 mai 2010

3 - Beverly Hills, Love and Lust



~¢нαριтяє 3 : ∂έsιℓℓυsισηs~

POV Bella

Je n'avais pas toujours été ravie de conduire ma vieille camionnette. Mais j'avais appris à manœuvrer comme personne à force d'entraînement. Aussi, je réussis à garer la Porsche sans égratignures dans une ruelle non loin du Push.

Je marchai d'un pas rapide vers le bar faisant claquer les talons aiguilles de mes chaussures rouges sur le sol. Un mec me siffla et deux autres se retournèrent sur mon passage.

Merde ! Alice avait peut-être abusé sur la tenue !

Je pressai le pas et laissai échapper un soupir de soulagement en poussant la porte du bar. Emmett et Mike levèrent la tête en entendant cette dernière claquer derrière moi.

Ils stoppèrent net ce qu'ils étaient en train de faire et me matèrent ouvertement tous les deux. Emmett se reprit assez rapidement mais la mâchoire de Mike ne semblait pas vouloir quitter le parquet. Je jurerai même avoir vu de la bave aux coins de sa bouche.

« Nom d'une bite ! » S'exclama Emmett. «Wow ! T'es canon ! Tu vas me faire doubler le chiffre d'affaire ! »

Je rougis et il éclata de rire.

« C'est Alice qui m'a affublée comme ça. » Me justifiai-je. « C'est… pour avoir l'air plus… californienne. »

« Alice a toujours de bonnes idées ! »

« Angela n'est pas encore là ? » M'empressai-je de demander, histoire de changer de sujet. Je n'aimais pas être le centre d'intérêt.

« Elle ne travaille pas le lundi soir. » M'apprit mon patron. « Généralement c'est plus calme, il y a moins de monde. Tu travailleras en duo avec Mike. »

Je tournai rapidement la tête vers ce dernier. Il me fit aussitôt un clin d'œil.

Génial ! Je vais me farcir du lourd ce soir !

Le téléphone d'Emmett se mit à vibrer. Il le sortit de sa poche et soupira en regardant l'écran.

« Excusez-moi, je reviens. » Dit-il en s'éloignant. « Hey mon poussin. »

Mike en avait profité pour faire le tour du bar et se rapprocher de moi. Un fort effluve d'eau de Cologne attaqua mes narines.

Bon sang ! Il s'est baigné dedans ou quoi ?

Il se mit à jouer avec une des mes boucles. Je le fusillai du regard. Il s'empressa de lâcher ma mèche de cheveux.

« Tu sais Bella. » Commença-t-il. « J'me disais qu'on pourrait faire un truc après le service… toi… moi… une bonne bouteille de vin… de l'huile de massage… un bon porno.. . »

Je m'approchai de lui et fis glisser mon index sur son torse.

J'avais envie de m'amuser.

« Huuummm oui Miky ! Excellente idée ! Du vin, de l'huile de massage, un porno… Quel programme ! »

« Alors ça te tente ? » Me demanda-t-il enthousiaste.

Je m'approchai de lui, me plaçant de telle manière que mes lèvres effleurent son oreille. « Oh ouiiii ! » Susurrai-je, le faisant frissonner. « Tu vas pouvoir te masser les couilles devant ton film et noyer ton pathétisme dans l'alcool… seul ! »

Je m'éloignai de lui, lui offrant mon plus beau sourire. Je lui avais coupé la chique. Il ne savait plus quoi dire.

Dans ta gueule le boulet !

Je passai à côté de lui et je crus vaguement entendre un « salope » sortant de sa bouche de puceau frustré.

~*~

Effectivement, le bar était moins plein que la veille. L'atmosphère était moins étouffante et surtout Edward-je-me-fais-sucer-dans-une-voiture-Cullen était absent. Quelques gars m'avaient draguée mais Emmett les avait remis en place assez rapidement. J'aurai même réussi à les envoyer chier toute seule. Ils n'étaient pas aussi tenaces que le serial fucker de service.

Et pas aussi canons non plus !!!

Quoi qu'il en soit, j'avais passé une soirée plutôt tranquille. Mike avait compris le message et j'avais eu pas mal de pourboires.

Aux alentours d'une heure du matin, le bar était quasiment vide. Mike encaissait les derniers clients alors qu'Emmett mettait une petite musique d'ambiance.

« Dis Bella ? » Fit mon patron gêné, se grattant l'arrière du crâne. « Je peux te demander un service ? »

« Bien sûr ! »

« Est-ce que tu peux fermer le bar ? J'me suis pris la tête avec Lauren… et euh… je voudrais arranger ça. »

« Pas de soucis. »

« Tu es sûre ? Nan parce que j'aurais bien demandé à Mike mais… comment dire… il est un peu con ! J'ai pas confiance ! » Se justifia-t-il.

« Pas de problème boss, j'ai l'habitude ! » Lui répondis-je en lui faisant un clin d'œil. « Tout sera OK demain matin ! »

« Merci Bella ! C'est chouette de pouvoir compter sur quelqu'un ! Je ne te connais pas mais… »

« Allez file ! » L'interrompis-je pour éviter qu'il ne dise plus de conneries gênantes.

Il ramassa sa veste derrière le comptoir et fila immédiatement.

Cette Lauren le tenait par les couilles, c'est sûr… Les mecs…

Mike s'éclipsa un quart d'heure plus tard, trop content de pouvoir resquiller sur son temps de travail, et je ne protestai pas. Je préférai encore me taper son job que sa gueule de connard.

Je finissais d'essuyer les derniers verres à whisky et les replaçai sur l'étagère derrière moi, puis je m'attaquai au nettoyage de la pompe à bière. Il ne restait plus que deux clients ; un jeune couple qui se léchait les amygdales depuis le début de la soirée. Je comptai jusqu'à dix puis décidai de les virer diplomatiquement. C'est alors que la porte s'ouvrit.

Je soupirai en le voyant s'avancer vers le bar.

Tout mais pas lui!

Il n'arborait pas le sourire agaçant, prétentieux de ce matin.

Ses yeux lançaient des éclairs et il ne paraissait pas de bonne humeur. Il n'empêche qu'il approcha sans me quitter des yeux et je fus encore une fois électrisée.

"Un whisky s'il te plaît." Me demanda-t-il tout en grimpant sur un tabouret.

"Désolée. Je vais fermer." Lui lançais-je sur un ton sec.

"J'ai passé une soirée de merde alors commence pas à me faire chier ! Sers-moi ce putain de verre !" Commença-t-il en devenant agressif.

"Vas te faire foutre Cullen! Rentre chez toi, va te branler et lâche-moi les miches!"

Ses yeux se révulsèrent et les muscles de ses avant-bras tressaillirent lorsqu'il serra son poing sur le comptoir.

« Tu fermes ta gueule Isabella, tu me sers un whisky ou ta chatte ou les deux mais bordel tu la fermes ! »

On ne me parlait comme ça. On ne m'avait jamais parlé comme ça. Il avait beau être sexy à en crever je ne lui permettrai pas de me traiter de la sorte !

"Sors !" Hurlai-je.

Sans me quitter des yeux, il se leva. Mais au lieu de se diriger vers la porte pour sortir, il fit le tour du bar pour passer derrière et me rejoindre.

Je me sentis prise au piège. J'avais l'impression d'être une faible proie face au prédateur qui s'avançait vers moi.

J'étais paralysée par son regard envoûtant. Fascinée par sa manière sensuelle de se déplacer. Excitée par la façon dont il était habillé.

Je reculai jusqu'à heurter le comptoir avec mon dos. Il avançait toujours et afficha un sourire de vainqueur.

Dans la pénombre de la salle ses yeux verts luisaient comme deux pierres précieuses, sa silhouette de félin n'était plus qu'à quelques dizaines de centimètre de mon corps.

Il arriva enfin sur moi. Je pris soudain peur, il avait l'air encore plus en colère que tout à l'heure, sa respiration était hachée, les narines de son nez fin frémissait. Etait-il possible de le trouver encore plus canon ?

Oui...

"Isabella je déteste, mais alors déteste me répéter... Une dernière fois donc... SERS-MOI. CE. PUTAIN. DE WHISKY."

Loin de moi l'idée de faire la maline désormais...

"N...Non." Trouvai-je la encore la force de répliquer.

Il posa soudain sa main sur ma cuisse et envoya dans tout mon corps la même étincelle magique que la veille.

"Isabella, veux-tu que je me montre plus convaincant ?"

Bella appelle la terre ! La terre répondez putain !

Mes mains coururent nerveusement sur le comptoir derrière moi et y rencontrèrent un saut à champagne que j'avais oublié de vider et nettoyer.

De nouveau je fis face au sourire carnassier de Edward-je-ne-me-prends-pas-pour-une-merde-Cullen et l'espace d'une demi seconde je ne réfléchis plus...

J'attrapai une anse du seau et vidait son contenu sur lui. L'eau gelée et les glaçons atterrirent sur son ventre et il recula en poussant un cri.

Il baissa doucement ses yeux pour constater les dégâts alors que je me retenais de ne pas baver devant le spectacle. Sa chemise blanche, devenue transparente, collait à son torse et laissait aisément deviner la perfection de ses abdominaux.

« Très bien Isabella. » Fit-il en posant ses mains sur le comptoir, de chaque côté de mon corps. « Tu veux la jouer comme ça… alors on va jouer… mais sache une chose… je gagne toujours. »

Il plongea son regard dans le mien, m'hypnotisant complètement. J'haletai. J'avais l'impression que le temps s'était arrêté, qu'il contrôlait tout. Je tentais tant bien que mal de reprendre possession de mes moyens et lorsque je m'apprêtai à réagir, il s'éloigna d'un seul coup.

En l'espace d'un rien de temps, il avait quitté le bar.

~*~

Deux heures.

Le portail de la résidence s'ouvrit devant moi et je pénétrai dans l'enceinte éclairée par la lumière d'un petit réverbère.

La soirée n'avait pas été aussi difficile physiquement que la veille et pourtant j'étais fourbue. La tête pleine des images d'un certain enfoiré canon, je parvins jusqu'à mon appartement.

Il avait été encore moins une… S'il avait été moins con, moins prétentieux, il est probable qu'il ait terminé entre mes cuisses.

Je pris une douche bien froide avant d'aller m'allonger dans mon lit et ne pris pas la peine de mettre de sous-vêtement. A quoi bon…

Les draps caressaient ma peau nue et je frissonnai.

Dormir Bella, dormir…

Dormir ? Quand je mourrai d'envie de me toucher en pensant à lui ?

On oublie et on dort.

Je me pelotonnai sur un côté et commençai à répéter l'alphabet à l'envers.

Z… Y… X…

X ?

J'enrageai et enfouis ma tête sous l'oreiller.

Je crois que je m'endormis une heure plus tard pour mieux m'éveiller en sursaut ensuite.

Non, mais non !

J'étais en sueur. Mes cheveux collaient à mes tempes. Je me débarrassai de mes draps mais cette fois ce fut l'air du climatiseur situé au-dessus de la porte de ma chambre qui vint caresser ma peau nue.

Et de nouveau les flashs du corps parfait de mon connard de voisin polluèrent mon esprit… J'imaginais ses mains sur moi, sa queue en moi… Oh Dieu…

Je me levai et me fis chauffer un verre de lait tiède dans le micro-onde. J'en buvais souvent étant enfant lorsque je n'arrivais pas à m'assoupir. Un remède de mon père. De qui d'autre ?

Je ne sus pas à quelle heure je tombai enfin dans les bras de Morphée… Je me réveillai au petit matin avec l'impression de m'être fait écraser la tête par un rouleau compresseur. Et l'entrejambe en feu pour couronner le tout…

Il faisait déjà beau, et chaud et cela me mit un peu de baume au cœur.

Je me préparai, me douchai encore une fois, et enfilai une tenue décontractée pour mettre le nez dehors. Je tenais à faire mon boulot très consciencieusement. De plus j'avais d'autres projets aujourd'hui et je devais expédier mes tâches le plus rapidement possible.

J'appréciai la sensation des rayons du soleil sur ma peau. C'était peut-être quelque chose de banal pour un californien mais pas pour moi. J'étais plus habituée à l'humidité et la grisaille.

Je m'avançai vers le petit cabanon où était entreposé le matériel d'entretien. Alors que je m'apprêtai à enfoncer la clé dans la serrure, je me rendis compte de la présence d'un homme sur l'un des transats.

Je restai immobile quelques secondes. Je ne savais pas comment réagir. Et si c'était un squatteur ? Ou un tueur en série ?

Tu divagues là Bella !

Je tournai la clé dans la serrure, pénétrai dans le local et en sortis avec une pelle entre les mains.

Je respirai un bon coup avant de m'approcher de l'inconnu. Arrivée à sa hauteur, je l'observai rapidement avant de me racler la gorge. Il était plutôt beau mec. Des cheveux blonds, légèrement ondulés, un corps fin et élancé, un teint hâlé et de belles lèvres.

Mon premier raclement de gorge ne l'ayant pas réveillé, je tentai une seconde tentative qui s'avéra plus efficace.

Il ouvrit difficilement les yeux, dont il me fallut un peu de temps pour en déterminer la couleur. Bleu acier. Il m'observa quelques secondes avant que son regard dévie sur la pelle que je tenais fermement, prête à frapper.

Il se redressa et je soulevai la pelle un peu plus. Il n'avait pas intérêt à jouer au con.

« Wow. Tout doux. » Fit-il en mettant ses mains devant lui comme pour se protéger.

« Qui êtes-vous ? » Lui demandai-je sèchement.

« Je suis locataire ici. » M'apprit-il. « Mon nom est Jasper Whitlock. »

Le fameux hot Doc' d'Alice.

« Et vous ? Qui êtes-vous ? » Demanda-t-il à son tour.

« Bella Swan. Je suis nouvelle ici… »

« Eh bien Bella, je suis ravie de faire votre connaissance… mais pourriez-vous s'il vous plaît baisser votre pelle ? »

« Oups ! Pardon ! » M'excusai-je tout en la déposant sur un transat. « Je vous ai pris pour un squatteur. Il était encore tôt pour faire une séance de bronzage… habillé qui plus est ! » Lui fis-je remarquer.

« Effectivement. » Admit-il en se levant. « En réalité, j'ai oublié mes clés… Je suis rentré tôt de ma garde ce matin et je me voyais mal sonner chez la propriétaire pour lui demander le double… »

Il leva son poignet et jeta un rapide coup d'œil à sa Rolex.

« Hum… Il est peut-être encore trop tôt pour la déranger nan ? »

« Mais non ! » M'empressai-je de lui répondre. « Je suis sûre qu'elle sera ravie de vous dépanner. Allez-y !»

« Vous croyez ? » Hésita-t-il.

Oh que oui ! Elle sera même au bord de l'orgasme.

« Oui ! » M'exclamai-je.

« Okay, très bien… J'y vais ! A bientôt Bella ! »

Là-dessus, il se dirigea vers l'appartement d'Alice. Elle allait être folle de joie en trouvant ce joli p'tit cul devant sa porte.

Je retournai à mes occupations et décidai de faire un peu de rangement dans le cabanon avant de nettoyer la piscine. C'était le bronx là-dedans.

~*~

J'avais rapidement torché mon boulot tout en le faisant correctement tout de même. Je retournai dans mon appartement dans l'optique de me changer.

Ce fut à ce moment là, qu'Alice décida de débouler chez moi.

« Bella ! Tu ne devineras jamais quoi ! » S'exclama-t-elle.

« Bonjour Alice. Je vais bien merci… et toi ? »

« Désolée Bella mais tu ne vas jamais croire ce qui vient de m'arriver ! »

« J'en sais rien. » Feignais-je. « Mais je suis certaine que tu vas tout me dire ! »

« Jasper a toqué chez moi ce matin ! »

« Mais c'est génial ça ! »

« Mais non ! »

« Hein ? »

« J'ai rencontré un type hier soir… Brian ou Ryan… bref peut importe. Je l'ai ramené chez moi hier soir. J'avais besoin de baiser. »

« Oooh ! »

« Putain Bella ! Je lui ai ouvert la porte enroulée dans un drap et ce blaireau de Brendan est sorti de ma chambre au même moment la bite à l'air ! » Fit-elle désespérée. « Merde ! Pourquoi il va me prendre maintenant ! »

« Euh… »

« Je me sentais tellement conne… » Continua-t-elle en se laissant tomber sur le divan.

« Et… tu sais pourquoi il est venu ? » Lui demandai-je alors que je connaissais pertinemment la réponse.

« Il avait oublié ses clés. » Répondit-elle. « Je lui ai donné le double et il s'est empressait de se barrer. J'ai tout fichu en l'air ! » Pleurnicha-t-elle.

« Mais non voyons ! » Tentai-je de la rassurer.

« Je le veux Bella. Je le veux comme je n'ai jamais voulu aucun homme. » Me dit-elle sur un ton déterminé.

« Et tu l'auras ! »

Je n'avais aucun doute là-dessus en disant ça. Alice réussissait toujours à obtenir ce qu'elle voulait. J'étais persuadée que le hot Doc' finirait par céder à ses charmes.

~*~

Mon amie resta une vingtaine de minutes avant de prendre congé pour partir bosser. J'allais enfin pouvoir attaquer ce pour quoi j'étais ici.

Je sortis la boîte de dessous mon lit et fouilla à l'intérieur jusqu'à ce que je trouve ce dont j'avais besoin.

Je fixai l'enveloppe pendant un moment avant de la retourner et de lire l'adresse d'expédition à plusieurs reprises.

Mary Alistair

13 Rosecrans Avenue

Gardena – Los Angeles

J'avais fait des recherches avant mon départ de Forks et avais appris qu'il s'agissait d'un quartier populaire au Nord de Los Angeles. Toutes les décisions que j'avais prise alors n'avaient été motivées que par ce seul indice, cette adresse.

Je décidai de ne pas me changer et sortis de l'enceinte de la résidence, le contenu de ma boîte dans mon sac et ma tête pleine de questions.

Je laissai la Porsche sur le parking et me dirigeai vers le premier arrêt de bus. Il aurait été malvenu de se rendre dans cet endroit avec ce bijou.

Je n'attendis pas longtemps. Les portes s'ouvrirent et je montai. Le chauffeur encaissa ma monnaie sans un mot et je m'installai à côté d'une petite mamie.

Au fur et à mesure que le chauffeur s'arrêtait, le bus fut vite rempli et nous nous trouvâmes tous à l'étroit. Je cédai ma place à une jeune femme enceinte et me trouvai debout, coincée entre un obèse sentant la frite et un type bizarre en imperméable...

Accélère, accélère...

Lorsque le bus s'arrêta dans Rosecrans Avenue je me frayai un chemin entre les passagers et me précipitai à l'air libre.

Ouf...

Le numéro 13 correspondait à une modeste maisonnette aux murs roses défraîchis. Je m'approchai, inspirai, expirai une dernière fois et sonnai.

DING DONG.

J'entendis des petits pas derrière la porte puis une voix.

"Qui est-ce ?"

Euh... Bonne question... Devrai-je tout de suite lui donner mon nom ?

Je tentai le tout pour le tout. "Isabella Swan. Je... Je voudrai vous parler."

La serrure grinça et la porte s'ouvrit sur une grande femme maigre.

"Swan ? Comme Renée Swan, du moins à son arrivée ici ?"

"Oui."

J'avais tapé dans le mille.

Je lui souris timidement et elle me fit signe d'entrer.

Je pénétrai dans son salon un peu crasseux et tandis qu'elle se vautrait dans un fauteuil je jetai des coups d'œil discrets alentours.

A l'image de la maîtresse des lieux tout ici respirait le vieux, le démodé, le vulgaire parfois. Je frissonnai d'avance quant à ce que je pourrais découvrir.

"Tu es sa fille."

"Oui Madame."

"Mary, j'ai rien d'une dame ma p'tite."

"Elle n'est pas... ici ?" J'avais hésité mais m'étais finalement lancée. Qui sait...

"Plus depuis longtemps. Je suis désolée."

"Et vous ne savez pas..."

"Non. Elle s'est tirée un jour avec ce gars. Elle tournait pas rond depuis un moment, elle s'accrochait à lui, un type de San Francisco, avec un peu de blé."

"Et quand elle est arrivée, je veux dire..." Je bafouillai sentant que mes espoirs s'effondraient.

"Elle était pleine de cette belle ambition qu'ont les bouseux du pays ! Elle y croyait, comme tous les autres. Elle se levait tôt le matin pour courir les castings et elle rentrait tard dans la nuit parce qu'elle avait dansé et picolé toute la soirée."

"Combien de temps est-elle restée chez vous ?"

"Sept mois."

Je sursautai.

Seulement sept mois ?! Mais alors...

Je sortis une des dernières cartes d'anniversaire que ma mère m'avait envoyé et lui tendis.

"J'ai reçu celle-ci il y a six ans, il y a toujours votre adresse au dos de l'enveloppe." Lui indiquai-je.

Elle fronça les sourcils, plongea ses affreux yeux globuleux dans les mien puis se décida enfin à répondre quelque chose.

"Il serait peut-être préférable que tu n'ailles pas plus loin. Los Angeles est une jungle pleine de tentations. Qui sait dans quoi est tombée ta mère..."

"Elle a peut-être quitté l'état, tout simplement, avec ce gars."

Son rire gras emplit soudain la pièce.

"Tu vois chérie, je ne suis pas sûre qu'il était le genre de type à s'exiler dans un ranch et élever ses gosses !"

Elle se leva puis se dirigea dans la pièce attenante, me laissant comme une conne sur le divan.

Mes prospections s'arrêtaient là aujourd'hui. S'arrêtaient là tout court. Ma mère envolée, les meilleurs indices dont je disposai foutus... Les choses étaient mal barrées.

Je me levai du divan et fouillai dans mon sac. J'en sortis un morceau de papier et un stylo. J'y griffonnai rapidement quelques mots.

'Appelez-moi si jamais vous avez des nouvelles. 323-169-1985. Merci. Bella.'

~*~

Découragée, je remontai dans un bus bondé. Le trajet me parut interminable. J'avais hâte de sortir de là et de prendre une bonne et longue douche.

Je commençai à penser que j'étais venue ici pour rien. Parce que finalement, je ne savais rien. Un peu plus qu'en arrivant mais rien qui me permettrait d'avancer. Retour à la case départ.

J'avais envie de crier, de pleurer… ma soif de vérité n'allait donc jamais être étanchée ? Je n'allais jamais savoir si elle était partie à cause de moi ? Jamais savoir si elle m'aimait ? Jamais savoir si elle regrettait de m'avoir laissée ?

Le bus s'arrêta enfin devant l'arrêt, non loin de la résidence. Je me précipitai à l'extérieur du véhicule et avançai d'un pas rapide vers mon domicile.

Le portail était ouvert, j'accélérai le pas. Je sentis des larmes piquaient mes yeux. J'essuyai rapidement mes yeux et me cognai aussitôt dans quelque chose de dur.

Je relevai la tête et mon regard s'accrocha à celui de Cullen.

Pas lui ! Pas maintenant !

« Tu vois Isabella… Je savais que tu finirais par me tomber dans les bras ! » Se moqua-t-il.

Je lui lançai un regard assassin tout en le repoussant. Je n'étais pas d'humeur à jouer. Il me dévisagea, sondant l'expression de mon visage.

Il n'insista pas. Il avait compris. Cet enfoiré avait finalement un cœur… aussi petit soit-il. Je le contournai sans un mot et me dirigeai vers mon appartement.

Je le sentis me suivre du regard jusqu'au moment où je pénétrai dans mon domicile et claquai la porte derrière moi.


"Ouf! On dirait que la plupart est encore là! Ca fait plaisir, hein So? Y en a même certaines qui veulent nous suivre en cellule de dégrisement ! Quelle bande de coquines !!"

"Perverses un jour... Bon allez, on vous fait une place ! Mais c'est juste parce que vous avez été supers gentilles dans vos reviews ! Merci les coquines !"

" Oui merci, merci ! Vous assurez ! J'vous raconte pas comme on est motivé avec So! Vous êtes pas prêtes d'être débarrassées de nous !"

"Euh carrément pas Ju ! Vous dites 'on continue', alors on continue et toujours plus loin, toujours plus haut ! Il y a un truc qui me chiffonne Ju... Edward est tout tristounet..."

"Bon... okay So... Je veux bien me dévouer pour le consoler... Le pauvre quand même... se faire rejeter alors qu'il est si... hum... enfin tu vois quoi !"

"Bon tu m'en laisses hein ? J'ai des idées pour le punir de son insolence... On se dit à très très bientôt Ju ? Enfin si les lectrices le veulent bien !"

"C'est bien parce que c'est toi So ! J'enduirai même son corps de confiture à la myrtille si tu veux ! Hihihi ! Tu veux le punir ? Perso, j'adore son insolence ! It's so hot! Bref... je m'égare... Bah oui à bientôt ma p'tite So... et à bientôt chères lectrices adorées !"

"Tu as oublié un truc Ju ! Chères lectrices adorées que nous adorons torturer ! ^^ "

"Sadique un jour..."

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