dimanche 9 mai 2010

6 - Beverly Hills, Love and Lust


~¢нαριтяє 6 : sυηsєт вιт¢н~

~x~x~

Song : Fashion – Lady Gaga

http[:]//www[.]youtube[.]com/watch?v=vH5noe8xjXY

~x~x~

POV Bella

Cela faisait maintenant vingt minutes que j'avais poussé la porte de ce bar. Vingt minutes que je l'attendais. Je commençai vraiment à croire qu'elle ne viendrait pas. Elle avait peut-être changé d'avis.

J'espère que non…

Je commandai un second café puis pianotai sur mon téléphone sans but précis. Quelque chose me chiffonnait depuis la veille et je ne savais pas quoi… enfin si, je savais. J'avais tout simplement du mal à digérer le comportement d'Edward-je-ne-baise-qu'une-fois-la-même-femme-Cullen.

Le prédateur avait eu sa proie et il ne la tuait qu'une fois !

J'aurai dû résister. Ce n'était pas mon genre de faire ça. Est-ce que j'étais si paumée que ça ? Oui je l'étais.

Pauvre petite fille abandonnée par sa mère, élevée par son père et baisée par le premier venu alors même qu'elle sort de son trou ! Joli tableau !

L'antique clochette du bar miteux dans lequel Mary Alistair m'avait donné rendez-vous retentit et elle apparut enfin sur le seuil de la porte.

L'air toujours aussi revêche et blasé, elle me vit immédiatement et s'empressa de me rejoindre.

Mon coeur battait la chamade. Je ne pensais pas qu'il était question d'un détail au sujet de ma mère, ou cette femme n'aurait jamais quitté son 'havre de paix' pour venir à ma rencontre.

"Bonjour Bella." Me lança-t-elle en s'asseyant près de moi, sa voix déformée par le goudron des milliers de cigarettes qu'elle avait fumé.

Je la saluai à mon tour et lui commandai un café.

Elle me demanda d'abord par politesse si j'allais bien et attendit que le serveur lui apporte sa boisson.

Elle prit une gorgée de caféine, reposa la tasse puis me fixa quelques secondes dans les yeux.

"Après ton départ, je me suis souvenue de quelque chose."

"Quoi ?!" M'écriai-je. "Quoi donc !"

Putain, envoie vite !

"Il y a cette femme, il y a quelques années, qui ramassait les merdes dans un grand hôtel sur Sunset Boulevard..."

"Et ?" Commençai-je à m'impatienter.

"Elle a retrouvé un jour une boîte à bijoux dans une chambre, sur laquelle figurait l'adresse de ta mère à l'époque, mon adresse en l'occurrence. Un truc sans valeur, quasi vide. Cette brave femme me l'a apporté un soir et Renée est passée une semaine plus tard la récupérer. C'est la dernière fois que j'ai vu ta mère en réalité. Pas des plus en forme ce jour là d'ailleurs..."

"Et vous... vous avez oublié de me dire ça lorsque je vous ai rendu visite il y a deux jours !" M'insurgeai-je.

Pour toute réponse, elle haussa les épaules et porta la tasse à ses lèvres.

"Je n'ai pas fini." Me coupa-t-elle.

"Je vous écoute..."

"Cet hôtel, le Shankara, n'est pas fréquenté que par des touristes..."

"Qu'est-ce que vous voulez dire ?"

"Que ta mère a séjourné dans un des plus gros repaires de putes de Los Angeles..."

La vérité m'explosa au visage. Evidemment, je n'avais pas pu m'empêcher de penser à ça, particulièrement après le 'pas fréquenté que par des touristes'.

Mais cette fois, j'étais au pied du mur...

"Ça va ma petite ?" La voix de Mary me sortit de ma torpeur. Je relevai la tête et tombai face à ses gros yeux de grenouille.

"Oui. Je suppose. Merci."

Merci... Merci de m'avoir annoncé que ma mère est ou a peut-être été une prostituée.

Tuer le messager, c'est ce qu'on dit je crois...

Mary finit son café avant de poursuivre. "Ça ne veut peut-être rien dire ma p'tite. Je ne sais pas moi... Peut-être qu'elle se l'ait fait volé et que..."

Son explication bidon se perdit dans le brouhaha de la clientèle matinale.

Une pute...

Une pute elle était, alors pour une pute je me ferai passer...

Je ne voyais pas à cet instant par quel meilleur moyen j'en saurai plus sur la femme qui m'avait mis au monde.

Et j'avais fait l'expérience de la réaction de Mary, femme de condition plutôt modeste, devant mes manières et mon accoutrement de fille bien élevée.

Se fondre dans la masse, ça devait être le plan...

o*o*o*o*o*o*o

J'entrai sans frapper dans l'appartement d'Alice. Cette dernière s'effraya, laissant déraper le pinceau de son vernis à ongles sur la peau de son gros orteil.

« Merde Bella ! » Me réprimanda-t-elle.

« Alice ! Il faut que tu m'aides ! » M'exclamai-je sans prendre la peine de m'excuser.

Elle attrapa un coton et le flacon de dissolvant posés sur la table basse. « Pour pas changer ! » Me taquina-t-elle. « Vas-y explique ! »

« J'ai besoin que tu fasses de moi une pute ! »

Le flocon de dissolvant glissa de sa main et tomba sur le sol alors qu'elle me dévisageait la bouche ouverte.

« Je te demande pardon ? »

« Aide-moi à ressembler à une pute vestimentairement parlant ! » Précisai-je.

« Okay Bell's… Je crois que le soleil t'a trop tapé sur la tête ! Tu débloques à pleins tubes là ! »

« Mais nan ! » Fis-je en allant m'asseoir à côté d'elle sur le divan. « J'ai juste une piste ! »

« Je comprends rien Bella ! Sois plus clair! »

« Mary Alistair m'a recontactée. » Lui appris-je.

« Ah… et ? »

« Il semblerait que… ma mère… se prostitue… » Lui expliquai-je.

« Non, non, non… » S'empressa de réagir Alice. « Je vois où tu veux en venir ! C'est hors de question. Bella… c'est… trop risqué ! »

« J'aime le risque ! » Rétorquai-je.

« Bella… » Me réprimanda-t-elle.

« Alice… Il le faut… J'ai besoin de savoir et c'est ma seule piste. Alors… soit tu m'aides, soit je me débrouille seule ! »

Elle m'observa un long moment. Je voyais bien qu'elle était en plein conflit intérieur. J'avais conscience qu'elle se faisait du souci pour moi mais je ne reculerai pas. Et elle le savait.

Elle souffla. « Très bien. » Abdiqua-t-elle.

« Oh merci, merci Alice ! T'es la meilleure ! » M'exclamai-je en lui sautant dans les bras.

« Mouais… » Maugréa-t-elle. « Bon… Je vais chercher mon sac et on va faire quelques emplettes ! »

« Ah… parce que tu n'as rien qui pourrait faire l'affaire ? »

« Bella ! Une prostituée avec des fringues de marque ça ne va pas le faire ! Nan, il faut tabler sur du dégriffé ! »

« C'est toi la pro ! »

Elle leva les yeux au ciel avant de se lever et de se diriger vers sa chambre.

« La faire ressembler à une pute ! J'aurai vraiment tout vu ! » Chuchota-t-elle pour elle-même avant de pénétrer dans la pièce.

o*o*o*o*o*o*o

Alice m'emmena dans une petite boutique de fringues dégriffées aux frontières de Rodeo Drive. Je fus effrayée par les montagnes de fripes qui s'élevaient autour de nous. Des choses qui paraissaient informes, aux couleurs criardes dépassaient de certaines piles.

Bienvenue dans le temps du mauvais goût...

J'avais déjà été dans des boutiques de ce type mais ce que l'on y vendait ne ressemblait absolument pas à... ça !

Alice tourna un moment, l'air concentré, et je la suivis à la trace, totalement confiante.

J'étais même amusée qu'elle se donne autant de mal pour une folie pareille !

Elle finit par me présenter deux horreurs. La première était une minuscule robe orange vif avec d'énormes points blancs... La deuxième, une combinaison en latex rouge...

Je devais avouer que l'un comme l'autre, ces vêtements me feraient passer pour une vraie catin ! Cependant j'avais des limites…

« Euh Alice… je ne crois pas que- »

« Okay, okay ! C'est bon ! J'ai compris ! » M'interrompit-elle avant de continuer ses fouilles.

Je la regardai faire, décidément incapable d'en faire autant. Je n'avais pas sa patience. J'étais donc bien contente qu'elle soit venue m'aider.

Finalement, elle se retrouva avec une tonne de fringues sous les bras et me poussa vers une des cabines d'essayages.

« Allez Bella, tu vas m'essayer tout ça ! » M'ordonna-t-elle en fermant le rideau derrière moi.

Je jetai un œil sur la pile de vêtements. Je n'étais pas prête de sortir de cette cabine.

J'enfilai la première tenue. Un pantalon en cuir et un bustier aux motifs léopard. Bon sang, c'était atrocement laid.

« Au fait Alice ? » Fis-je en fermant le dernier bouton du pantalon. « Tu savais que Rosalie avait un gamin ? »

« Quoi ? » S'exclama-t-elle alors que je sortais de la cabine.

Elle me fit signe de me tourner afin d'étudier ma tenue. « Mon Dieu ! C'est hideux ! Va essayer autre chose ! »

Je soupirai et refermai le rideau.

« Qu'est-ce que tu disais au sujet de Rose ? » Reprit-elle. « Un gamin ? D'où tu sors un truc pareil ? »

« Je l'ai vu avec un petit garçon hier. »

« Ah… Je sais qu'elle est fraîchement divorcée mais elle ne m'a jamais parlé d'un enfant ! » M'apprit-elle alors que je ressortais de la cabine affublée d'une nouvelle tenue. « Honnêtement ça m'étonnerait. »

Elle fit une grimace en détaillant ma nouvelle tenue.

« C'est peut-être juste son neveu. » En conclus-je. « Je pense qu'elle t'en aurait parlé quand même. »

Je rentrais une nouvelle fois dans la cabine pour essayer une troisième tenue.

« Pas forcément. » Continua Alice. « Tu sais… la résidence regorge de secrets. Je dois ignorer pas mal de choses. Prends Cullen par exemple. » Je tendis davantage l'oreille malgré moi. « Je ne sais toujours pas quel est son boulot. »

« Ah bon ? » Fis-je innocemment.

« Ouais ! Ce type est vraiment bizarre. En fait… Je me demande s'il ne vit pas de ses rentes… J'ai pas l'impression qu'il ait des horaires. Il sort à n'importe quel moment de la journée… souvent le soir. »

« Mouais… Il est peut-être stripteaseur ou un truc dans le genre ! »

Plausible avec un corps comme le sien… Quoi que les stripteaseurs sont peut-être plus bodybuildés et moins beaux…. Beaucoup, beaucoup moins beaux…

« Bella ? Terre à Bella ? »

« Hein ? » Perdue dans mes pensées, je n'avais même pas remarqué que j'étais sortie de la cabine.

« T'as tapé un blanc là… Tout va bien ? » S'enquit Alice.

« Oui, oui… » M'empressai-je de répondre. « Alors qu'est-ce que t'en penses ? » Lui demandai-je en baissant les yeux sur mon nouvel accoutrement.

« C'est pas mal… mais il manque un truc ! » Annonça-t-elle en regardant autour d'elle dans la boutique. « Oh ! Je sais ! »

Elle disparut alors au fond du magasin et revint quelques minutes plus tard avec une paire de cuissardes.

« Enfile ça pour voir ! »

Je m'exécutai sous l'œil attentif d'Alice.

« Waouh ! C'est parfait ! » S'exclama mon amie. « Y'a pas à dire, tu ressembles à une vraie pute ! »

Une des clientes qui se trouvaient à proximité, nous lança un regard choqué.

Je me tournai vers une des glaces un peu fendue et je crus m'étrangler.

Effectivement, j'étais parée pour avoir du succès sur tous les trottoirs des quartiers malfamés de Los Angeles.

"Quoi ?!" S'insurgea Alice. "C'est pas ce que tu voulais ?"

"Euh... Si, c'en est même trop parfait ! Je concours pas pour miss putain 2010 !" M'exclamai-je.

Alice éclata de rire. "Allez désape-toi, je suis restée bien trop longtemps dans ce magasin de l'horreur, je commence à faire de l'eczéma !"

Je rejoignis la cabine et m'empressai de faire glisser à mes pieds mon 'costume', je supporterai bien assez tôt de le porter une ou deux heures.

En espérant que ce ne fusse pas plus...

Je tendis ma carte à la vendeuse un peu mauvais genre. Alice ne m'avait pas proposé cette fois de me sponsoriser...

La pauvre arborait la même tête que la fois où une pétasse lui avait piqué ses idées pour un concours d'arts plastiques au lycée...

J'eus un peu pitié d'elle et je me dépêchai de récupérer mon ticket et mes paquets avant de la pousser vers la sortie.

Nous nous rentrâmes à la résidence et je déposai mes paquets dans l'entrée de mon appartement. Alice m'avait suivie et attendais visiblement quelque chose.

"Alice ? Euh... Tu veux un truc ?"

"Bella, ne me dis pas que tu vas te contenter de ça !" Dit-elle en pointant du doigt mes achats.

"Euh... Peut-être un peu plus de khôl que d'habitude et du rouge à lèvres rose pourrie ?" Suggérai-je.

"On est une pute ou on ne l'est pas !" Gronda-t-elle.

"Ramasse ces saloperies et habille-toi, je reviens."

Je m'exécutai aussitôt. J'enfilai la robe en cuir puis les cuissardes et me sentis encore plus mal à l'aise que tout à l'heure. Dire que j'allais devoir déambuler dans cet accoutrement d'ici une heure...

Alice revint dix minutes plus tard avec une valisette qui renfermait des fards à paupières de toutes les teintes et des tubes de rouges à lèvres.

Elle fit quelques essais dans le creux de son poignent puis commença à peindre mon visage.

J'étais fin prête vingt minutes plus tard, outrageusement fardée.

Il me fallait maintenant quitter la résidence sans être vu. Je n'imaginai pas croiser l'un de mes voisins vêtue de la sorte. Et particulièrement Edward-je-suis-encore-plus-beau-tout-abîmé-Cullen...

Je n'eus même pas besoin de formuler le problème à haute voix. Alice me tendit un grand imper. "Tiens ! Mets-le ! Je ne tiens pas à ce qu'on pose de questions."

Nous dirigeâmes vers son cabriolet ; nous avions convenu qu'elle me déposerait sur Sunset Boulevard et viendrait me chercher lorsque je l'appellerai.

Par chance, nous ne rencontrâmes personne et quittâmes le monde sucré et glam' de Beverly pour une toute autre jungle...

o*o*o*o*o*o*o

"Tu es toujours motivée Bella ?" Demanda mon amie lorsque nous commençâmes à arpenter les rues sales de Sunset.

J'observai un instant la faune qui évoluait sur le trottoir à trois mètres de nous.

Oui je l'étais. Il le fallait.

Je me tournai vers Alice dont le visage était décomposé.

"Bella, toi... au milieu de tout ça !"

"Je suis pas une oie blanche !" M'énervai-je.

Oui, au vue des évènements de la veille, je n'en étais vraiment pas une.

"Tiens-toi prête dans ... disons une heure."

Je ne lui laissai pas le temps de répondre, j'ouvris la portière et m'éjectai de la voiture.

Alice démarra en trombe et je vis s'éloigner sa jolie bagnole.

Bien. Et maintenant ?

Un coup d'oeil à ma droite puis à ma gauche m'apprit que je n'étais pas la seule 'pro' du trottoir... Certaines filles me toisaient déjà méchamment et je commençai à paniquer. Il faut dire que la concurrence était rude... Je faisais presque office de bisounours à côté de certaines...

Une grande blonde décolorée, affublée d'un short mauve fluo et d'une brassière orange s'approcha de moi.

Je reculai instinctivement.

"T'es qui toi ?"

Son haleine sentait l'alcool, elle devait être imbibée depuis plusieurs heures.

"Euh... une nouvelle..."

Elle rit aux éclats. "C'est la meilleure ! Depuis quand les nouvelles squattent les premières loges ?!"

J'aurai dû penser à consulter "faire la pute pour les nuls"... Je n'étais pas familiarisée avec les us et coutumes des prostituées de Los Angeles... Si tenté qu'ils existent.

Je ne trouvai rien de mieux à faire que de m'éloigner. Ce n'était pas le moment de me faire remarquer ou même de me battre.

Je descendis plus bas sur le boulevard, des voitures s'arrêtaient près des filles en bas résille et certaines embarquaient leurs futurs clients. J'eus la nausée en imaginant ce qui arrivait ensuite ; la réalité matérialisée sous mes yeux étaient dix fois pire que ce que j'imaginais.

J'aperçus enfin l'enseigne du Shankara. Je me pressai et entrai dans le bâtiment. Une odeur de moisi me prit à la gorge et un sentiment d'engloutissement m'envahit dans ce hall très sombre, encombré de bibelots de mauvais goût.

Je me précipitai vers le comptoir où un type stéréotypé 'mac' à chaussures en peau de croco manipulait une liasse de billets. Je me raclai la gorge et il leva légèrement la tête. Un sourire pervers naquit sur son visage et je tremblai.

"Tiens une nouvelle..." Susurra-t-il en matant mes seins.

Décidément...

"Qu'est-ce que je peux faire pour toi ma jolie ?"

"Je... Euh..."

Reprends-toi !

Il m'encouragea, ou du moins crut m'encourager, en se rapprochant de moi.

"Je cherche une personne..."

Immédiatement, son sourire se fana.

"Je... On m'a dit qu'elle... était la meilleure." Improvisai-je. "J'ai besoin de conseils."

Super... De mieux en mieux Bella...

"Alors, elle travaille forcément pour nous." Répondit l'homme en affichant un air suffisant.

"Qui ?"

"Renée... Swan..."

Le type me regarda quelques instants avant de se prononcer.

"Connais pas."

Premier échec... on ne se décourage pas.

Je m'apprêtai à partir lorsque l'homme se redressa et attrapa ma main.

"Mais je peux t'aider chérie ! Moyennant un peu de ton temps !"

Oh mon dieu...

Il serra plus fort.

"Je ne suis pas intéressée."

"Tu ne sais pas ce que tu rates !" Il porta mon poignet à ses lèvres mais je me débattis avant que sa bouche dégueulasse ne frôle ma peau.

"Foutez-moi la paix !"

Je me précipitai vers la sortie et l'entendis me traiter de 'poufiasse'. Aujourd'hui en l'occurrence c'était vrai...

L'air frais de la rue me soulagea et je repris un peu d'assurance.

Je ne pensais pas que ça serait si difficile mais il était hors de question de laisser tomber. Je relevai la tête et croisai le regard d'une petite blonde perchée sur de hauts talons. Adossée de manière nonchalante contre un palmier, elle tirait sur sa 100's.

« T'es nouvelle ? » Me lança-t-elle.

« Euh… oui… » Bafouillai-je.

« Je m'en doutais ! »

« Ah ? »

« Les anciennes ne mettent pas les pieds au Shankara. » M'apprit-elle. « Cet hôtel a fait son temps… Notre clientèle préfère les endroits plus luxueux ! Il y a de quoi faire sur les trente-neuf kilomètres que fait le boulevard. »

« Merci pour ton conseil… euh… »

« Jessica. »

« Moi c'est Bel- Belinda. »

Elle sourit puis se mit à longer le couloir, continuant à pomper sur sa cigarette.

« Euh… Jessica ? » Je m'avançai vers elle. « Tu fais ça depuis longtemps ? »

« Environ trois ans ! » Répondit-elle en écrasant sa clope sur le sol.

« Et tu… tu connais beaucoup de filles comme toi ? Enfin, je veux dire comme nous ? » M'empressai-je de rectifier.

Je devais me montrer plus vigilante si je ne voulais pas me faire griller.

« Pas mal ouais ! »

« Est-ce que… le nom de Renée Swan te dit quelque chose ? » Tentai-je finalement.

« Nope, ça ne me dit rien. » Fit-elle en déballant un chewing-gum et en le fourrant dans sa bouche.

Je commençais à croire que ma mère avait tout simplement disparu de la circulation. Elle avait peut-être arrêté de faire le tapin et avait fini par se ranger.

« A quoi elle ressemble ? » Me demanda soudainement Jessica.

« Euh… je… »

Bonne question. A quoi ressemblait ma mère aujourd'hui ?

Je me souvins alors que j'avais glissé une vieille photo de ma génitrice dans mon décolleté. Je m'empressai de la récupérer alors que la jeune femme me dévisageait.

Je lui tendis la photo. « Elle date un peu… mais je suppose que les traits du visage sont toujours les mêmes. »

Elle se figea lorsque ses yeux se posèrent sur le vieux cliché. Son visage se décomposa. Elle savait quelques choses.

Pourtant…

« Désolée… ça ne me dit toujours rien… »

Elle mentait. J'en étais sûre.

« Tu en es certaine ? » Insistai-je.

« Ecoute, je t'ai dit que je ne la connaissais pas alors lâche-moi ! » Se renfrogna-t-elle.

Je m'apprêtais à riposter lorsqu'une Lamborghini jaune s'arrêta à notre hauteur.

Elle s'empressa de se diriger vers la voiture alors que la vitre côté passager s'abaissait.

« C'est combien ? » Demanda une voix d'homme.

« C'est cinquante dollars la pipe, cent dollars la pénétration vaginale, deux cents dollars l'anale et trois cents la totale. » Débita-t-elle d'une traite.

Elle connaissait bien son texte. L'expérience.

« Va pour la totale. » Annonça l'homme alors que la portière droite s'ouvrit.

Jessica n'attendit pas plus longtemps pour s'engouffrer dans le véhicule sans me jeter un seul regard.

Dans un crissement de pneu, la voiture de sport s'immisça dans la circulation, disparaissant avec mon unique indice.

Je levai mon poignet et jetai un œil à ma montre. Cela faisait presque une heure qu'Alice m'avait lâché sur Sunset. Il était peut-être temps de la rappeler. La connaissant, elle finirait par s'inquiéter et alerter le FBI !

Je fouillai dans mon sac à la recherche de mon portable lorsqu'une voiture s'arrêta à mon niveau.

« C'est quoi tes tarifs ma jolie ? »

Merde !

Je ne pris la peine de regarder l'homme qui venait de m'adresser la parole et j'avançais rapidement sur le trottoir pour lui échapper.

Je constatai avec terreur que le véhicule me suivait jusqu'à arriver à ma hauteur.

"Hé, je te parle chérie !"

Un coup d'œil m'apprit que le conducteur s'était penché sur le siège passager tout en tenant son volant.

Je ne lui répondis pas et accélérai l'allure.

Putain de merde, ne manquait plus que ça...

La voiture s'arrêta soudain et j'en profitai pour la dépasser.

"Je te parle salope, c'est quoi tes tarifs ?!" Le type venait de sortir de sa voiture.

Je crois que c'est maintenant qu'il fallait courir, peu importe qui me verrait agir de cette façon.

Hélas je n'en eus pas le temps... Une poigne ferme se resserra autour de mon bras et on me força à me retourner.

Impossible de lutter... Le type qui apparut devant moi était baraqué, et bien plus classieux que certains clients que j'avais aperçu tout à l'heure.

Il agrippa ma nuque et me força à le regarder. "Je t'écoute, c'est toi que je vais baiser ce soir ! Et j'ai pas envie de jouer !"

Je tentai de me débattre mais il commença à me faire mal en serrant plus fort. Cela le faisait rire.

Je fermai les yeux une demi-seconde. Non, je cauchemardai… ça ne pouvait pas être possible... Mais dans quelle merde m'étais-je encore fourrer ?!

Et comment allais-je m'en sortir ?

Je tremblai maintenant de terreur, une sueur froide parcourut l'échine de mon dos et mes tripes se tordirent.

"Lâche-la !"

J'ouvris brusquement les yeux. La voix qui s'était élevée derrière nous m'était vaguement familière.

"Je l'ai vu le premier. Tu fais la queue mec !" Répliqua mon agresseur.

J'entendis derrière moi le bruit des pas de mon potentiel 'sauveur' qui s'approchait de nous.

Puis tout alla très vite. L'inconnu m'arracha des griffes de l'assaillant et je fus violemment projeté contre son torse.

Je relevai la tête, complètement abasourdie et fis face à... Cullen dans toute sa splendeur.

Il paraissait en colère, la lumière du couchant éclairait les traits crispés de sa gueule d'amour.

Malgré tout je me sentis immensément soulagée. Mes jambes me lâchèrent et il me rattrapa avant que je n'aille m'écraser sur le bitume.

L'homme qui m'avait agressé ne lâchait pas l'affaire et il s'avança menaçant. "Tu te prends pour qui connard !" Il leva la main mais Edward fut plus rapide que lui et envoya cogner son poing dans sa pommette.

L'autre s'affaissa sur le trottoir et Edward en profita pour me soulever et s'enfuir avec moi.

Il bifurqua dans une ruelle déserte et courus vers la lumière à l'autre bout du boyau.

Je finis par reprendre mes esprits. "Lâche-moi ! C'est bon, c'est fini !"

"On dit 'merci' quand on est bien élevé miss Swan ! Bordel qu'est ce que tu foutais ici ?!" S'exclama-t-il.

« J't'en pose des questions? » Crachai-je en commençant à m'éloigner.

Il s'empressa de me retenir. « Je peux savoir où tu compte aller comme ça ? »

« Je n'ai pas à me justifier auprès de toi Edward ! Maintenant laisse-moi partir. »

« Et tu crois que c'est ce que je vais faire ? »

« Mais tu t'attends à quoi ? Que j'te laisse me baiser contre le mur en guise de merci ? » M'exclamai-je acerbe. « Ah non ! C'est vrai ! J'avais oublié ! Jamais deux fois la même ! »

« Ne sois pas ridicule Isabella ! Laisse-moi te ramener à la résidence. » Me proposa-t-il.

« Sûrement pas ! » Répliquai-je. « Je vais appeler Alice, elle va venir me chercher. »

« Très bien… alors je l'attends avec toi ! » Décida-t-il.

« Je n'ai pas besoin de toi Cullen ! »

« Tu plaisantes ! Tu as eu de la chance que j'intervienne ! Ce type t'aurait tringlé comme un animal. »

« Ça n'aurait pas été le premier ! » Fis-je en le fixant droit dans les yeux.

Nous nous toisâmes du regard un long moment. La tension sexuelle était palpable, électrique.

« Tu en avais envie autant que moi je te signale ! » Se défendit-il.

« Tu - » Il plaqua sa main sur ma bouche m'empêchant de continuer.

L'écho de deux voix d'hommes nous parvenait.

« Ils sont partis par là ! » Fit le premier dont je reconnus immédiatement la voix.

« Ils ne doivent pas être bien loin ! » Répondit le second.

Les battements de mon cœur se mirent à résonner dans ma tête. Les bruits alentours ne me parvenaient plus. J'étais paniquée. Comment Edward allait-il pouvoir nous défendre contre deux hommes.

Soudain, il me tira et nous nous mîmes à courir. Bien trop vite pour moi, je finissais par m'étaler sur le sol, m'écorchant les genoux.

Sans plus attendre, Edward me souleva et se mit à courir tout en me portant comme un vulgaire sac à patates.

Nous arrivâmes rapidement dans un parking. Il fouilla dans sa poche, en sortit une clé. Il appuya sur cette dernière et un « bip » d'ouverture résonna. Il s'avança vers un coupé noir, ouvrit la portière côté passager et me balança sur le siège. Puis il contourna le véhicule et vint s'installer devant le volant.

Quelques minutes plus tard, nous traversions Sunset Boulevard à toute allure.

~x~x~x~x~x~x~x~x~x~x~x~x~x~x~x~x~x~x~x~x~x~

"Euh Ju... Cette fois je ne la suis pas notre Bella ! Nan, nan ! Autant la beach party c'était sympa autant là... Les lectrices vous êtes d'accord ? Youhou les lectrices ?"

"Y a quelqu'un? J'crois qu'y a juste nous deux So! Bon comme toi... je vais éviter de suivre Bella... enfin ça dépend... parce que pour monter dans la jolie tuture d'Edward... bah... je dis oui!"

"Les filles montrez-vous hein ? Une review = un cocktail surprise à déguster dans la tuture d'Edward avec lui dedans ! (Sur lui aussi c'est possible) ! Merci pour vos gentils messages sur le dernier chapitre ! "

"Oui merci les gens! Vous êtes adorables! Moi le cocktail je le déguste sur lui c'est clair! Avec une saucisse apéritive en prime!!!! En Alsace on aime les Knacks!!!!"

"Huuuuuummm, attends je ramène le figatellu ! En Corse on est les rois de la saucisse explosive ! Bon, à la semaine prochaine ? Si les lectrices le veulent bien ?"

"Ben j'espère qu'elles le veulent bien... parce qu'elles le valent bien! Ok c'est bon... je sors! C'est la blague la plus rip's de toute ma vie!!! A dimanche prochain tout le monde!!! Salut Bisomme!"

"A plus, a dopu les filles ! Ju, à tout de suite ! "

1 commentaires:

Anonyme a dit…

eh bien .. vous me surprendrez toujours ! mais là ensemble.. vous faites un duo de choc !
j'aime beaucoup.. que nous cache mister jesexeplusvitequemonombre! et missbellaquisefaitsexerparmisterqueued'enfer!
wowwwww à très vite
biz
cricri

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